Les fondamentaux techniques n°30 : le service à plat

Samedi 24 Octobre 2020
2 commentaires


@francetv.fr


Dernier volet des articles concernant les effets au service après le slice et lift, nous allons nous intéresser aux fondamentaux techniques du service à plat.

Premier service que l'on aborde dans la chronologie de l'apprentissage, c'est souvent celui qui est privilégié en première balle chez les joueurs débutants qui veulent frapper le plus fort possible pour dans le meilleur des cas réaliser un ace.

Il faut préciser dans un premier temps que contrairement aux idées reçues, un service à plat n'est pas un service avec absence de rotation de la balle. En effet, une étude de Sakurai et coll en 2007 a montré une moyenne chez les joueurs professionnels de 1200 révolution par minute (RPM) pour un service à plat. On peut même dire que la présence de rotation dans la balle va permettre de gagner en sécurité.

Ainsi, on appelle service à plat un service pour lequel le joueur va chercher la vitesse de balle optimale avec une trajectoire de balle qui sera la plus directe possible vers le point visé.

Comme pour les précédant articles, nous allons différencier les deux grands types mécaniques de service : rotationnel et en translation.

 

1. Service à plat avec une mécanique en translation

Pour rappel, la mécanique des services en translation produit de la vitesse de tête de raquette en grande partie de manière linéaire, avec un transfert du poids du corps vers l'avant important. La ligne des appuis est à environ 90° par rapport à la ligne de fond de court ou en direction du carré de service visé, tout comme la position de la ligne des épaules qui va se situer entre 75 et 90°. Souvent, on peut observer chez ces joueurs un relais d'appuis afin de créer un déséquilibre avant plus important. Rafael Nadal, Andy Murray ou encore Goran Ivanisevic 



Prenons une séquence photos du service d'Andy Murray :

 - Position armée :



Photo 1 : La montée des bras a été simultanée et la raquette monte nettement en arrière du corps. La fin du lancer de balle va provoquer le début du passage du poids du corps sur la jambe avant

Photo 2 : La position armée est maintenant visible avec le coude droit au niveau de l'épaule droite et nettement éloigné du corps. Le bras gauche est resté en l'air pour assurer l'équilibre et servira de point d'appuis au déclenchement du geste.
Le pied droit est venu se placer derrière le pied gauche pour réaliser le relais d'appuis. La ligne des appuis est quasiment perpendiculaire au filet ce qui est caractéristique au service en translation.

 

 - La projection de la raquette :

 

Photo 3 : La poussée des jambes va initier la projection du coude vers l'avant et vers le haut. Ainsi, la raquette tombe naturellement dans le dos pour effectuer la boucle de liaison.



Photo 4 : L'extension est maintenant complète et va permettre une rotation externe maximal de l'épaule et de l'avant bras.

 

 - La frappe :




Photo 5 : Le point d'impact est cherché le plus haut possible et dans le terrain. Le tamis vient frapper la balle en étant perpendiculaire à la trajectoire de balle recherchée.



 

 - L'accompagnement :



Photo 6 : La raquette prolonge sa course nettement en avant du point de frappe afin de permettre la meilleure transmission de vitesse possible à la balle.

Photo 7 : Le passage de l'épaule droite en avant du corps permet à la raquette de terminer sa course du coté opposé du corps. La retombée au sol est réalisée sur le pied gauche.

 

2. Service à plat avec une mécanique rotationnelle

Rappel : ce type de service est caractérisé par une de vitesse de tête de raquette produite en priorité par les rotations des différentes parties du corps : hanches, épaules, rotation interne de l'épaule et de l'avant bras.
On trouve généralement chez les joueurs l'utilisant des appuis fermés voire très fermés, une position des épaules lors de la position du trophée quasiment parallèle à la ligne de fond de court et une technique en appuis fixes qui permettent de bloquer la position des hanches et de la ligne des épaules. John McEnroe, Pete Sampras ou aujourd'hui Roger Federer en sont les représentant les plus marquants.

   

Nous pouvons trouver également certains joueurs en relais d'appuis utilisant ce type de service, le pied avant étant parallèle à la ligne de fond de court et le pied arrière revenant latéralement et non de l'arrière vers l'avant. Prenons par exemple Marat Safin :



Pour illustrer un service à plat avec une mécanique rotationnelle, prenons le service de Roger Federer :

 

 - Position armée :



Photo 1 : La position armée de Federer est un modèle d'équilibre, le bras gauche est maintenu vers la balle pour équilibrer le geste et servira de point d'appui au déclenchement du geste. La ligne des appuis est à 45° par rapport à la ligne de fond de court et la ligne présente une fermeture encore plus importante de l'angle ce qui est caractéristique d'un service rotationnel.



Photo 2 : Le poids du corps glisse lentement vers la jambe avant par une avancée du bassin au dessus de la ligne de fond de court.
 

 - La frappe :



Photo 3 : L'impulsion provoque l'avancée de l'épaule et du coude, et permet à la raquette de tomber dans le dos afin de réaliser la boucle de liaison. Le relâchement en rotation externe de l'épaule permet à la tête de raquette de descendre au niveau de la taille du joueur suisse.



Photo 4 : La raquette est projetée nettement vers le haut et l'avant. Le bras est tendu vers le haut et on peut observer le retard de la tête de raquette qui pointe vers l'arrière et est quasiment parallèle au sol.

Le point d'impact recherché est identique à un service en translation : tamis perpendiculaire à la trajectoire souhaitée. La frappe est réalisée légèrement en avant de la ligne de fond de court.

 - L'accompagnement :



Photo 5 : Après la frappe, la raquette continue sa course nettement en avant du corps grâce à la rotation de la hanche et le passage de l'épaule droite devant lors de la frappe (pour un droitier).



Photo 5 bis : Contrairement à un service en translation, la raquette suit également une trajectoire légèrement vers la droite du corps.



Photo 6 et 7 : La raquette revient sur le coté gauche du corps en suivant la ligne de fond de court. En comparaison à un service en translation, le passage vers l'avant de l'épaule droite est moins marqué et la tête de raquette ne franchit pas la ligne imaginaire du corps.

La réception est réalisée sur le pied gauche (pour un droitier).

 

3. L'utilisation du service à plat 

Le service a plat s'utilise prioritairement en première balle du fait de sa moindre sécurité liée à la quasi absence d'effet. Comme déjà expliqué en introduction, l'objectif est d'obtenir la vitesse optimale avec la trajectoire la plus directe vers le point visé.



Pour le joueur droitier, le service au T dans la diagonale des égalités, et la zone extérieure dans la diagonale des avantages sont des cibles privilégiées qui ont en plus l'avantage de chercher le revers adverse (si l'adversaire est droitier). L'objectif principal est de prendre de vitesse le relanceur et ce dès le premier coup de raquette.



Chez le joueur gaucher, les zones sont donc inversées en fonction des diagonales : extérieure dans la diagonale des égalités et au T dans la diagonale des avantages. Toutefois, cette inversion modifie les intentions tactiques car si le relanceur est droitier, les zones recherchées vont directement trouver le coup droit et donc potentiellement le coup le plus fort. Il convient donc d'être très prudent...



Une deuxième option possible et très intéressante si votre adversaire est très à l'aise en retour de service après un déplacement latéral, c'est de chercher à jouer une première balle à plat directement sur le joueur. De nombreux très bons relanceurs sont plutôt gênès lorsqu'ils doivent se dégager de la balle au lieu de se déplacer vers elle.
 

4. Conclusion 

Souvent considéré (à tort) comme la seule option d'un premier service chez le joueur débutant, le service à plat est une variation intéressante et permet de semer le doute dans l'esprit du relanceur. Il est donc particulièrement efficace s'il est associé tactiquement aux services à effets que sont les services slicés et liftés.

Il faut toutefois garder en tête que du fait de sa trajectoire directe, c'est le type de service le plus facile à relancer car demande juste une opposition de la raquette. Ainsi, la qualité du service réalisé devra être optimale en terme de vitesse et de précision afin de ne pas s'exposer. L'option de servir directement sur le relanceur mérite vraiment d'être exploitée pour limiter les angles possibles en retour et obliger le relanceur à se dégager de la balle.

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Commentaires :

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  • votretennis dit :
    11/12/2020 à 8h 56min

    @ Achkar Nasri : Merci de ton message. Oui évidement la poussée des jambe va avoir un impact non négligeable sur la production de la vitesse de tête de raquette puisque les études montrent qu'elle produit environ 20% de la vitesse finale. Toutefois, je suis persuadé que pour servir efficacement il faut absolument utiliser une technique gestuelle qui correspond à ses préférences motrices, en particulier pour la création de la vitesse angulaire pour chaque articulation. Lutter contre son propre corps ne peut être efficace à mon sens et augmente le risque de blessure...

  • Achkar Nasri dit :
    16/11/2020 à 12h 46min

    Je pense qu aujourd'hui la vitesse prise par l explosivité des pieds est retransmise dans la raquette C est la vitesse avec laquelle les pieds quittent le sol Qui détermine le plus la vitesse de la tête de raquette Cette vitesse je l appel vitesse électrique Après rotationnel ou pas la vitesse ne change pas vraiment Pour servir à plus de 200 épaule coude pronation ont leur limites