Les zones de confort au tennis

Mardi 23 Décembre 2014


@pinaclesport.com

Le terme de "zone de confort" n'est que rarement utilisé dans l'apprentissage du tennis mais est par contre souvent présent dans les analyses de match des joueurs professionnels. Nous pouvons donc nous interroger sur ce terme, sa signification et l'importance de cette notion pour le joueur amateur.

Tout au long de l'article, nous verrons que parler d'une zone de confort n'est pas suffisant mais qu'il faudra parler de trois zones :

 - une zone de confort par rapport au placement du joueur lors de la frappe

 - une zone de confort par rapport à la hauteur de frappe et de la qualité technique du joueur

 - une zone de confort temporelle
 

1/ La zone de confort en fonction du placement du joueur

C'est généralement la première qui vient à l'esprit et souvent la plus utilisée par les joueurs de tennis, loisirs ou compétiteur. Elle consiste à utiliser la taille du terrain pour faire bouger l'adversaire et lui imposer des coups difficiles à jouer. Globalement, cette zone de confort va se dessiner comme telle sur le terrain :


En vert on trouve une zone généralement facile à jouer pour le joueur, au centre du terrain.
En orange, une zone un peu plus excentrée, à la fois latéralement mais aussi dans la longueur avec une position soit reculée, soit avancée dans le terrain
En rouge, une zone extrême très éloignée du centre du terrain sur les cotés, en profondeur ou encore très proche du filet. Frapper une balle dans cette zone va être normalement le plus difficile pour le joueur.

Bien sûr ce schéma est généraliste et va varier en fonction de chaque joueur, de son niveau de jeu, mais également en fonction de ses qualités physiques. Un joueur professionnel aura une zone verte beaucoup plus étendue et très peu de rouge car possédera un temps de réaction plus rapide, ainsi qu'une meilleure coordination et équilibre général qui va lui permettre de frapper des balles excentrées avec efficacité. Un joueur débutant aura une zone verte très réduite voir même quasiment inexistante...
 

2/ La zone de confort en fonction de la hauteur de frappe et de la qualité technique du joueur

Souvent utilisée par les joueurs de terre battue pour développer une stratégie obligeant l'adversaire au dessus de l'épaule ou plus généralement à tout niveau pour exploiter une faiblesse de l'adversaire, cette zone de confort va directement dépendre du joueur et de ses qualités. Pour chaque joueur, on peut distinguer 9 zones : 3 au dessus de l'épaule, 3 entre l'épaule et le genou, et 3 sous le genoux. Pour chaque variante de hauteur, 3 possibilités : coté droit, coté gauche ou sur le joueur.



La "grille" ainsi obtenue permet d'analyser le jeu de l'adversaire et les difficultés éventuelles qu'il peut rencontrer en fonction du type de balle envoyée. De même, cette analyse permet de trouver les zones qu'il faudra éviter sous peine de se faire punir par un coup gagnant. Nous pouvons prendre donner en exemple le schéma (qui n'est l'analyse du jeu de Roger Federer mais plutôt ce que l'on trouve généralement au niveau amateur, même avancé)  :


Même principe que pour le schéma précédant : en vert les zones plutôt faciles à jouer, en orange les zones qui peuvent poser quelques soucis, en rouge celles qui vont mettre en difficulté le joueur.

De la même manière, chaque joueur va posséder son propre type de schéma et c'est ce qui rend le tennis difficile : on ne peut se permettre de garder une même stratégie d'un match à l'autre car chaque adversaire va posséder son propre schéma. Il convient donc d'être vigilant afin de ne pas perdre le match par simple manque de lucidité en jouant uniquement dans une zone forte de l'adversaire.

Il faut également préciser que les zones peuvent être modifiées en fonction de l'adversaire et de ses propres forces et de la surface : si l'on prend l'exemple de Federer, son revers est un réel point faible contre Nadal sur Terre battue du fait de la qualité d'effet de l'espagnol, mais va être beaucoup moins en difficulté sur des surfaces indoor proposant un rebond moins important.
 

3/ La zone de confort temporelle

Si le tennis est présenté généralement comme un sport en 3 dimensions avec la hauteur, la largeur et la longueur, il en existe une quatrième qui est le temps. En effet, un joueur de tennis dispose de très peu de temps pour analyser la balle adverse, se déplacer, frapper et se replacer. Si le moindre retard a lieu, la qualité de la frappe va être altérée voir même il sera impossible de renvoyer la balle. C'est le soucis numéro un des débutant : manquer de temps pour jouer le coup.

A tous les niveaux, cette zone de confort temporelle est présente et revêt une importance capitale. Nous pouvons en effet comparer deux frappe de revers différentes de Richard Gasquet, une avec du temps et l'autre en manque de temps :


Sur la première photo, la frappe de balle est nettement en avant du corps, les épaules sont au dessus des appuis. Sur la seconde, on peut voir un plan de frappe plus reculé du fait du recul de la ligne des épaules pour gagner du temps. La poussée de la jambe avant va provoquer le recul du centre de gravité ce qui montre la situation d'urgence. Sur la première photo Gasquet est dans sa zone de confort temporelle, dans la deuxième il est est sorti pour effectuer un coup dans l'urgence.

Prendre du temps sur l'adversaire pour le mettre est une des notions importante au tennis mais n'est pas simplement corrélé à la vitesse de balle. Réduire le temps disponible peut également se faire en prenant la balle tôt.
De plus cette zone de confort va aussi dépendre du placement de la balle sur le terrain qui peut priver encore plus le joueur adverse de temps disponible en imposant un grand déplacement avant de pouvoir frapper la balle.
 

Conclusion :

Comme nous venons de le voir, la zone de confort va dépendre à la fois du temps disponible, de l'éloignement de la balle par rapport au joueur, de la hauteur de frappe et également de la qualité technique propre du joueur. Pour prendre l'ascendant sur l'adversaire, il convient d'analyser son jeu rapidement au risque de produire un jeu lui facilitant la tâche à moins d'être capable de le mettre en difficulté par la propre vitesse de son jeu comme pouvaient le faire les grands attaquants de l'époque comme Stefan Edberg, Patrick Rafter ou encore Pete Sampras qui ne réalisaient que des ajustements stratégiques mineurs.

Rechercher à progresser dans notre sport revient dans la majeure partie des cas à augmenter cette zone de confort pour jouer des coups performants dans des positions de plus en plus compliquées. Ainsi, la coordination, la force, l'équilibre, la vitesse et le rythme vont être des notions primordiales à développer pour permettre au joueur d'étoffer son jeu.


 

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