Parents, respectez vos enfants !!

Vendredi 17 Février 2017



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Posez-vous cette question en tant qu’adulte : aimeriez-vous que des personnes proches viennent vous voir jouer mais au final préfèrent regarder leurs téléphones ? Quelle serait votre réaction si votre conjoint(e) vous annonce que vous ne pouvez pas aller vous entraîner car un repas de famille ou une sortie cinéma sont prévus à la place ? Que ressentiriez-vous si personne avec qui vous avez rendez-vous arrive en retard ? Quels sentiments éprouveriez-vous si votre patron vous sermonnait pour une seule erreur dans un travail alors que tout le reste est satisfaisant ?

Vous ne seriez forcément pas contents, et pourtant de nombreux parents font subir cela régulièrement à leurs enfants.

Au moment où l’assemblée nationale débat sur une loi interdisant les fessées et tout autre acte de punition corporel sur les enfants, il convient de se poser la question sur l’attitude des parents que nous pouvons observer toutes les semaines dans le cadre de notre métier d’enseignant de tennis. En effet, il n’est pas bien sûr pas question dans cet article de discuter du bien fondé de cet article de loi, mais de s’interroger plus généralement sur certaines pratiques pouvant être toutes aussi préjudiciables pour l’enfant.

Parce que le respect des enfants envers les adultes commence toujours par le respect des enfants par les adultes, je vous propose dans cet article un petit tour d’horizon des comportements « toxiques » de la part des parents pouvant être destructeur du bien être de l’enfant et de sa construction psychologique.
 

Donner de l’importance à l’activité de l’enfant

L’heure de tennis de votre enfant peut paraître insignifiante dans l’agenda familial comparée aux responsabilités et à vos autres occupations mais il faut savoir que cette heure est dans la plupart des cas importantes pour lui. Ainsi, il convient de garder certaines règles en mémoires.

Le cours commence à une heure précise et termine à une heure précise. Il convient de s’organiser pour que votre enfant soit à l’heure pour débuter son activité en même temps que les autres et surtout que vous soyez présents dès la fin de l’activité. Arriver en retard à son cours peut engendrer chez l’enfant l’impression qu’il n’est pas prioritaire dans votre organisation et que son activité n’est pas importante et par extension que lui même ne compte pas à vos yeux, surtout si vous de votre coté râlez parce qu’il n’est pas prêt lorsque vous devez partir pour un rendez -vous vous concernant… Être en retard pour venir le chercher peut créer chez lui un sentiment d’abandon : combien d’enfants se mettent à pleurer en voyant que leurs parents ne sont pas à l’heure…

Ensuite, il faut essayer de comprendre que l’heure d’activité de votre enfant n’est pas une heure « si on a pas d’autres choses plus importantes à faire ». Ainsi, les repas de famille, les sorties cinéma ou shopping doivent être programmées à un autre moment, l’espace de pratique de l’enfant doit être préservé. De la même façon, si vous devez partir en vacances, veillez à ce que la date de départ ne corresponde pas à un cours de cours de votre enfant. Il y a bien sûr des cas particuliers comme des mariages ou autres, mais comme stipulé ils doivent rester particulier. Si votre enfant ressent le manque d’intérêt que vous portez à son activité, il va être difficile pour lui de s’investir dedans, surtout en étant présent une semaine sur deux…

Enfin, si vous faites le choix de rester au club durant le cours, faites attention à rester attentif à ce qu’il est en train de faire sur le terrain car il recherchera forcément votre approbation à un moment où à un autre. Quoi de plus difficile pour un enfant de voir ses parents scotchés au téléphone portable ou sur la tablette sans prêter la moindre attention à ce qu’il fait ? Quel message lui transmettez-vous ? Qu’il est moins important pour vous que votre film ou vos messages ? La tristesse dans les yeux peut souvent se lire lorsque l’enfant se rend compte que le parent présent porte plus d’attention à autre chose qu’à lui, alors si vous ne regardez pas le cours, faites attention à ne pas rester dans le champs de vision pour ne pas perturber : mieux vaut être absent pour l’enfant que pas attentif à ce qu’il fait.



@ http://www.francetvinfo.fr. L'attitude de Richard Gasquet avait été décriée mais correspond à ce que de nombreux parents font durant le cours de leurs enfants...

Faire attention aux mots , parfois bien plus blessants que les actes

On a tous connu cette situation : l’enfant réalise une bonne séance d’entraînement mais loupe quelques coups sur le revers par exemple. A la sortie du court, le premier mot du parent présent cingle : « bah dit donc, en revers c’est pas terrible »… Pour le développement de l’estime de soi, il n’y a rien de pire car prouve que le parent n’est pas centré sur ce que réussit son enfant mais sur ce qu’il ne réussit pas. On pourrait faire un parallèle avec l’école ou un enfant est sermonné du fait d’une mauvaise note sur son bulletin alors que toutes les autres sont bonnes.

Il est important de valoriser la réussite de l’enfant. L’échec peut être explicable par différents facteurs mais ne doit pas prendre une place trop importante car peut nuire fortement au sentiment de compétence de l’enfant ou encore créer chez lui une attitude trop perfectionniste qui pourra devenir un obstacle dans sa vie future. Pointer uniquement le négatif est destructeur, il faut essayer de contre balancer avec une remarque positive, par exemple : « tu as vraiment bien réussi en coup droit mais c’est encore un peu dur en revers ».

De la même manière, il convient d’éviter les jugements trop hâtifs et surtout limitants sur les capacités de l’enfant. Il ne faut en aucun cas faire un amalgame entre ce que produit l’enfant dans le cadre du tennis et ce qu’il est en tant que personne. Lorsqu’il perd un match par exemple, il faut surtout éviter les jugements couperet comme « tu a été mauvais » ou « tu es incapable de te concentrer  » va forcément dépasser le cadre de la compétence ressenti par l’enfant dans son activité sportive pour déborder largement sur son sentiment de compétence général. En tant que parents, il convient de bien séparer les choses entre l’enfant en tant que joueur de tennis et l’enfant dans le reste de sa vie. Ainsi, il est important de ne pas donner une importance démesurée à une victoire ou à une défaite car l’enfant pourrait claquer sa confiance et son estime de soit en fonction de ses ses résultats sportifs.

Pour éviter cette dérive, il faut veiller à valoriser l’effort fourni plus que le résultat qui est forcément dépendant de différents facteurs externes. Lui faire promettre par exemple de gagner tel match ou tel tournoi n’a aucun sens car puisque dépendant de la forme et des qualités de jeu des adversaires.

 

 

Conclusion

La construction psychologique de l’enfant se joue dès le plus jeune âge. C’est une véritable éponge à émotions et particulièrement via les messages verbaux et non verbaux de la part de l’entourage proche. La confiance en l’estime de soit, la persévérance, le goût de l’effort qui vont dépendre en grande partie des messages reçus durant cette période cruciale.

Nous avons tous des souvenirs de parents hurlant sur leurs enfants en train de jouer ou à la sortie du terrain. Sans en arriver à de tels débordements, des conduites pouvant paraître anodines peuvent également influer négativement l’enfant soit sur la motivation à pratiquer l’activité, soit plus généralement et plus gravement dans sa vie future d’adulte.

Au niveau plus spécifique du tennis, il est impossible de former de futur bon joueur de club, voire plus, si les parents ne sont pas prêts à s’investir dans l’activité de leur enfant derrière. En effet, le tennis a cette particularité que l’enfant et les parents sont quasiment autonomes faces à la compétition et au jeu libre en dehors des entraînements. Beaucoup de parents sont d’ailleurs perdus devant le fonctionnement de notre sport qui, il faut l’avouer, est assez compliqué pour les non initiés.

Afin de motiver les enfants, il est souvent nécessaire de les parents les parents pour les rendre acteurs de l’activité de leur enfant et non plus consommateur. Une fois n'est pas coutume, l'article va se terminer par une citation :

"La confiance en soit, dans la vie, ne se décide pas. Elle nous est donnée par les autres, d'abord par les parents puis par l'entourage".

Catherine Gueguen, pour une enfance heureuse.

 

Pour aller plus loin sur le sujet, je vous propose deux documents trouvés sur le net :

Et pour les parents des enfants compétiteurs, le guide mis en place par la FFT sur le comportement à adopter par les parents des enfants compétiteurs

http://www.fft.fr/sites/default/files/bd-guide_des_parents-def_internet.pdf
 

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