L'endurance au tennis

Dimanche 19 Janvier 2014
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Tout d'abord, je vous présente mes meilleurs voeux pour cette année 2014, qu'elle soit pour vous synonyme de réussite, de bonne santé et de plaisir à jouer au tennis !!

L'article aujourd'hui se propose de faire un point sur l'endurance au tennis car, si c'est une notion essentielle dans notre sport, c'est également une qualité mal définie et ce même dans les sites spécialisé en préparation physique. Qui n'a pas entendu un jour un joueur ou un entraîneur affirmer : "si tu ne tiens pas 3 sets, tu n'as qu'à aller faire du footing et ça ira mieux". Ce type d'approche, si elle n'est pas fondamentalement fausse car le footing va permettre de développer les qualités aérobie (que je détaillerai plus bas), est excessivement réductrice et ne couvre pas la complexité de notre sport.
 

Petit rappel physiologique...

Le muscle pour fonctionner à besoin d'énergie, et pour créer de l'énergie, il utilise un carburant : l'Adénosine Tri Phosphate (ATP). Les cellules musculaire vont dégrader l'ATP en cassant les liaison entre les molécules de phosphate ce qui va libérer de l'énergie et provoquer la contraction musculaire. Seulement, ce carburant se trouvant en quantité limitée dans le corps, il est nécessaire d'organiser le nouvellement des stock. Il existe 3 filières de re-synthèse de l'ATP :

 - la filière Aérobie (l'endurance)
 - la filière Anaérobie lactique (la résistance)
 - la filière Anaérobie alactique (la vitesse)

Nous pourrions donc à la vue de ces trois filières conclure rapidement que l'endurance du joueur de tennis doit être amélioré par un travail sur l'augmentation des capacités aérobies. Seulement, les choses ne sont pas aussi simples, car comme le souligne Fredéric Roche, responsable de la préparation physique à la Fédération Française de Tennis :

« Un joueur est environ 18 minutes en action par heure de match. Le type d’effort fourni est à la fois à base de vitesse et de flexions. Dans un échange, on parcourt environ 4 fois 4 mètres. Au moment de la flexion, il y a travail de force, celle-ci étant nécessaire à la frappe. Nous avons une sollicitation au niveau des trains inférieurs et au niveau des trains supérieurs. Il y a également un travail de replacement qui doit être soit rapide, soit lent […] Nous avons donc un travail anaérobie au départ ( déplacement ) qui devient ensuite un travail de puissance (placement et frappe ), puis un travail aérobie, voire anaérobie (selon l’intensité du replacement ). »

Suite à ce constat, nous pouvons donc redéfinir le principe même d'endurance par : "l'ensemble des paramètres favorisant l'expression de la motricité pendant la durée la plus importante" (Michel Pradet)

Il me semble donc primordial d'inclure dans l'endurance nécessaire au tennis :

1/ les capacités aérobie qui vont permettre l'amélioration des capacités cardio pulmonaire de l'athlète et le recul de l'apparition de l'acide lactique dans le corps.

2/ l'endurance vitesse pour être capable de cumuler un grand nombre de démarrage durant les points.

3/ l'endurance force pour la capacité à renouveler un grand nombre de fois la flexion et la poussée des jambes, mais également de répéter le plus grand nombre de fois les gestes techniques avec le minimum d'altération possible.

 

Le travail aérobie

Il existe deux grand types de travail possibles : le travail continu ou le travail intermittent. Il semblerait que dans le cadre de la préparation physique, un travail sous forme intermittent semble plus efficace et peut prendre 4 formes :

 - les efforts intermittents de longue durée :avec des séquences d'enchaînement de 3 minutes d'effort supérieurs à la Vitesse Maximale Aérobie (VMA) puis 3 minutes de récupération active

 - les efforts intermittents de moyenne durée, plus brefs mais plus intense : environ 1 minutes d'effort à +5 km/h par rapport à la VMA  enchainé de récupération active de 2 minutes 30 environs

 - les efforts intermittents de courte durée : 15 seconde à +7 km/h par rapport à la VMA et récupération de 1'30 à 2'. 12 répétitions minimum

 - la méthode court/court assez répandue avec du 15s/15s ou du 30s/30s (le premier chiffre correspond à la durée d'effort, le deuxième à la récupération). Enchainer ce type de courses sur une période supérieur à 10'. Dans le cadre spécifique du tennis, on peut même monter à du 45/45  pour des joueurs préparant une saison sur terre battue.

Sur le terrain, il est possible également de développer les qualités aérobie grâce à de situations à base de gammes sur des durée assez longue de 5 à 7 minutes avec intensité de frappe moyenne, ou encore en réalisant des séquences de 6 à 10 frappes avec une grande intensité, entrecoupées de séquences de récupération de 30 secondes.
 

L'endurance vitesse

L'objectif va être de travailler la capacité à enchaîner les accélérations sans perte de qualité.

Il est possible de travailler cette notion sur le terrain ou en dehors :

 - en dehors du terrain par un travail de vitesse en pyramide sur distance courte (10m, 20m, 30m, 20m, 10m) ou sous forme décroissante afin d'assurer la meilleur qualité possible des répétitions (50m, 30m, 20m, 10m). 2 minutes de récupération entre chaque sprint.

 - sur le terrain par un travail au panier avec des répétitions de frappe de balle éloignées du joueur (séquence de 6 frappes maximum pour garder une qualité maximale), ou encore face à un partenaire situé à la volée qui va déplacer latéralement le joueurs en coup droit et revers (séquences de 6 frappes).
 

L'endurance de force

Le tennis est un des sports les plus complet au niveau musculaire, ce qui demande un travail de renforcement musculaire complet (tous les groupes musculaires) mais également sous toutes les formes de contraction (concentrique, excentrique, isométrique et pliométrique).

Pour travailler l'endurance de force, le travail sera réalisé avec des charges légères (30 à 40% de la charge maximale) et sur un nombre de répétition important. Il est également possible d'utiliser un élastique qui permettra de reproduire des gestes proche de ceux du tennis assurant un ciblage des groupes musculaires à travailler.

Sur le terrain, il est possible travailler avec des medecine-ball, pour développer le haut du corps (en particulier les abdominaux obliques), ou encore sur des séquences rapide d'aller-retour avec frappes de balles pour travailler la force du bas du corps.
 

Et si l'endurance n'était pas que physique

Cette analyse permet déjà de donner pas mal de piste de travail, mais l'on peut se demander si cette liste établie plus haute ne serait pas un peu exhaustive. En effet, si nous avons abordé le thème de la fatigue physique pour l'instant, un sportif peut également connaître d'autres types de fatigue symbolisés par des "jours sans", des sautes de concentrations ou même une lassitude durant le match. Nous pouvons les répertorier en trois grand groupes : les fatigues émotionnelles, sensorielles et intellectuelles.

Pour développer une endurance spécifique à l'aspect mental et psychologique, il convient d'ajouter durant les entraînement une charge émotionnelle, sensorielle ou intellectuelle à la charge physique :

 - charge émotionnelle : mise en situation de compétition, établissement de record personnels, jouer contre des adversaires plus forts, introduire des observateurs extérieurs (vidéo ou spectateur), etc

 - charge sensorielle : augmentation de la vitesse d'exécution des coups, alternance des effets et trajectoires de balle..

 - contraintes intellectuelles : provoquer une prise décision, demander les explications de ces choix, augmenter l'incertitude, imposer une obligation de ne pas jouer deux fois d'affilé le même type de coup, d'utiliser le même type d'appuis...
 

Conclusion

Nous venons de voir que le principe d'endurance au tennis est loin d'être aussi simple que "va courir et ça ira mieux". La complexité de ce sport demande un travail varié des différents types d'endurance afin d'obtenir une progression notable.

Afin de préparer au mieux les tournois pou match par équipe, il faut prendre conscience de l'importance des matchs amicaux qui vont être de réelles répétitions grandeur nature. Il est même possible d'adapter ces matchs pour travailler encore plus la notion d'endurance : jouer 4 ou 5 sets par exemple est un bon moyen de repousser ses limites à la fois physiques et psychologiques.
















 

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Commentaires :

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  • KD Roma Sport dit :
    13/2/2014 à 17h 05min

    L'endurance, c'est aussi le mental.